Présidentielles Législatives FROC

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Les fédérations et organismes œuvrant pour la langue et la culture occitanes questionnent les candidats aux élections législatives.

Nul ne peut l’ignorer : l’occitan-langue d’oc, reconnu comme patrimoine de la France avec les autres langues régionales, est « sérieusement en danger », pour reprendre la terminologie de l’Unesco. Inutile de rappeler ses titres, depuis les troubadours jusqu’à Mistral et son prix Nobel, ou les auteurs contemporains, étudiés dans le monde entier, et largement ignorés en France. Au rebours des accusations rituelles de communautarisme, l’occitan comme les autres langues de France peut être « un outil de développement intellectuel, linguistique et culturel » avéré.

Et pourtant, malgré quelques avancées dues à la synergie entre État et collectivités territoriales, il est clair que beaucoup reste à faire. Les instances internationales reprochent d’ailleurs régulièrement à la France, qui prône et défend la diversité au niveau international, son soutien très insuffisant à sa propre diversité linguistique et culturelle.

Il est donc temps que l’État assume enfin ses responsabilités et devoirs en matière de transmission de cette ressource menacée de la culture nationale. C’est dans cette perspective que nous soussignés, représentants des acteurs de la sauvegarde et de la transmission de la langue et de la culture occitanes souhaitons connaître votre position sur ces questions en tant que candidat aux élections législatives. Nous publierons et diffuserons largement vos réponses auprès de nos adhérents et usagers.

 

Nous vous demandons notamment de bien vouloir vous exprimer sur les points suivants :

1. Le nombre de locuteurs de l’occitan continue de diminuer en raison de la dévalorisation de la transmission sociale et familiale longtemps déconseillée, voire interdite et d’un enseignement très insuffisant, inexistant encore dans la très grande majorité des établissements scolaires. Il est indispensable d’inverser cette tendance pour assurer la pérennité de cette langue de France.

Êtes-vous favorable à la définition et à la mise en œuvre d’une politique linguistique pour l’occitan qui ait pour objectif la croissance du nombre de locuteurs et à la mise en place pour cela, de façon volontariste, des mesures et moyens nécessaires d’un niveau pour le moins comparable à celui dont bénéficient les langues basque et corse ?

 

2. La proposition de loi n° 4096, relative à la promotion des langues régionales, enregistrée à la Présidence de l’Assemblée Nationale le 7 octobre 2016 et désormais caduque faute d’avoir pu être adoptée par les deux chambres, proposait que, comme cela se fait en Corse, l’Éducation Nationale assure une offre d’enseignement des langues régionales généralisée, sauf pour les familles qui la refusent explicitement.

Êtes-vous favorable :

• à la reprise de ce travail législatif dans la prochaine session parlementaire avec un projet de loi gouvernemental pour que la France dispose enfin d’une loi en faveur de ses langues régionales et leur donne un véritable statut ?

• à une modification de l’article 2 complétant la mention du français comme langue de la République par la précision « dans le respect des langues régionales » ?

 

3. Pour l’enseignement

3. 1. Une convention-cadre a été signée par la ministre de l’EN et les régions Occitanie et Nouvelle-Aquitaine. Cette convention présente un plan de développement mais ne donne pas d’objectifs chiffrés et n’affecte pas véritablement de moyens humains et budgétaires pour sa réalisation.

Êtes-vous favorable :

• au chiffrage d’objectifs de développement par académie, concernant les trois modalités d’enseignement de l’occitan-langue d’oc (enseignement de sensibilisation et optionnel, enseignement bilingue paritaire, enseignement bilingue immersif tel qu’il est actuellement pratiqué dans les écoles associatives et laïques Calandretas et expérimenté pour le basque et le catalan dans l’enseignement public),

• à l’attribution des moyens budgétaires et humains nécessaires au développement des trois modalités et au rattrapage du retard de l’occitan-langue d’oc, par rapport à d’autres langues régionales,

• à l’élargissement des possibilités et au rétablissement de celles qui ont été supprimées notamment en 2004 et 2012,

• à la signature de conventions-cadres pour toutes les académies concernées  qui n’en ont pas encore et ignorent le cadre réglementaire ?

• à la généralisation de la présence d’un enseignement universitaire de l’occitan-langue d’oc dans toutes les universités de l’espace occitan et à la pérennisation des structures de recherches consacrées à la langue, la littérature et la culture occitanes.

3. 2. Il n’y a pas, au Ministère de l‘Éducation Nationale, un service spécifique chargé de mener une politique de développement de l’enseignement des langues régionales.

Êtes-vous favorable à la mise en place d’un tel service ?

 

4. L’Office public de la langue occitane (OPLO), Groupement d’intérêt public réunissant l’État et les régions Nouvelle-Aquitaine et Occitanie a été constitué en 2016 afin de conduire la politique linguistique pour l’occitan sur 22 départements. Bien que l’État intervienne de manière substantielle pour des opérateurs publics d’autres langues sur des territoires pourtant bien moins vastes, son soutien financier à l’OPLO est inexplicablement très faible.

• Êtes-vous favorable à porter progressivement pendant la mandature, en commençant dès cette année, la participation de l’État à l’OPLO qui couvre 22 départements à un niveau comparable, en valeur relative, à celle qui est attribuée à L’OPLB, Office public de la langue basque ?

• Êtes-vous favorable à l’élargissement des missions de l’OPLO aux régions de l’aire historique de l’occitan (Auvergne-Rhône Alpes, Provence-Alpes-Côte d’Azur) qui n’en font pas encore partie ?

 

5. Dans le domaine du patrimoine, de la création et de la diffusion (patrimoine culturel et immatériel, théâtre, musique, danse, arts plastiques, audiovisuel, presse etc.),

• 5.1. Êtes-vous favorable pour l’ensemble des langues régionales au renforcement des moyens des services qui, dans le cadre de la DGLFLF du Ministère de la Culture et de la Communication et des DRAC, doivent servir d’instances de concertation et de soutien pour les acteurs des langues et des cultures régionales ?

• 5.2. Êtes-vous favorable pour l’occitan-langue d’oc à la rédaction et mise en œuvre, avec les acteurs institutionnels et associatifs (théâtre, musique, danse, patrimoine culturel et immatériel, arts plastiques, audiovisuel, presse etc.) et les différents services de l’État concernés, d’un schéma directeur de développement et de soutien du patrimoine et de à la création occitanes ?

• 5.3. Êtes-vous favorable pour l’occitan-langue d’oc à l’adhésion de l’État à l’EPCC CIRDOC Centre inter-régional de développement de l’occitan. Le CIRDOC, établissement culturel public de dimension nationale et internationale, est actuellement un syndicat mixte que plusieurs collectivités territoriales souhaitent transformer en EPCC pour assurer sa pérennité. Cet EPCC, élargi à d’autres operateurs culturels, pourrait être ainsi l’outil public de référence et d’articulation des politiques publiques pour la connaissance et valorisation du patrimoine culturel occitan.

 

6. Le Conseil économique social et environnemental est une « assemblée constitutionnelle composée de représentants des forces vives de la Nation » qui a pour mission de conseiller le gouvernement, l’Assemblée nationale et le Sénat dans l’élaboration des lois et les décisions relatives aux politiques publiques.

Êtes-vous favorable à l’intégration dans le Conseil économique social et environnemental d’un représentant des associations et institutions qui travaillent à la promotion et transmission des langues régionales de France ?

 

7. Valorisation et transmission des langues et cultures régionales et notamment de l’occitan ou langue d’oc :

Quels commentaires souhaitez-vous faire, quels engagements et propositions souhaitez-vous formuler ?

 

Nous vous remercions pour l’intérêt que, par vos réponses, vous montrerez que vous portez à l’avenir des langues et cultures de France.

 

Pierre Brechet,
Président de l’I.E.O. (Institut d’études occitanes)

Jacques Mouttet,
Capoulié du Félibrige

Yan Lespoux,
Président de la F.E.L.C.O. (Fédération des enseignants de langue et de culture d’oc)

Jean-Louis Blenet,
Président de la Confédération Calandreta

Katy Bernard,
Présidente de l’InÒc Aquitaine

Jean-Brice Brana,
Président du Cfpòc Aquitaine (Centre de formation professionnelle en langue et culture occitanes d’Aquitaine)

Delphine Krajewski,
Présidente du Cfpò Languedoc (Centre de formation professionnelle en langue et culture occitanes d’Aquitaine)

Sabine Havet,
Présidente du Cfpo Midi-Pyrénées

Fanny Lartigot,
Présidente de la Fimoc (Fédération interrégionale des médias occitans)

Martine Ralu,
Présidente d’Ocbi (associacion tau bilingüisme francés-occitan en l’ensenhament public)

Lionnel Buannic,
directeur d’OCPROD (société productrice d’Octele)

Gilbert Mercadier,
Président du Congrès permanent de la langue occitane

 

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